Enseigner la paie à des étudiants : comment faire simple quand c’est compliqué ?

 

En cette année 2020, j’ai décidé de sortir de ma « zone de confort » (Mike Horn, merci pour vos ouvrages !) et de me fixer de nouveaux challenges professionnels ! L’un d’entre eux : enseigner la paie à des étudiants en école de commerce.

Bon, question challenge, avec la situation sanitaire qui aura marqué cette année, j’aurais été servie : cours en présentiel, puis mixage du présentiel avec l’enseignement à distance, pour finir sur du « tout à distance ». Sans compter tous les ajustements administratifs qui en ont découlé…

Motivée par ce nouveau challenge, j’ai peaufiné mon déroulé pédagogique (ou « syllabus ») selon mes idées et ma propre expérience et commencé à bâtir mes cours. La première échéance arrive : une trentaine d’élèves masqués devant moi, je présente ma façon d’enseigner ainsi que mes supports animés sur plusieurs aspects théoriques et des vidéos invitant à la réflexion, notamment sur la protection des données personnelles. À l’issue de ces 3 heures de cours, je me rends compte que :

. Je n’ai fait que parler et que je suis complètement déshydratée,

. Je n’ai pas eu beaucoup d’interactions avec les élèves,

. Les étudiants souhaitaient avant tout apprendre la technique (à quoi ressemble un bulletin de paie, comment calculer les cotisations, le net à payer, etc.).

 

Et là j’ai compris que pour avoir du recul sur la paie, il faut déjà avoir acquis la technique !

On apprend tous les jours de nos expériences, bonnes ou mauvaises… Le soir même, je me mets à peaufiner plein de cas pratiques pour le lendemain.

 

Le jour suivant, fière d’avoir bien retravaillé mon cours, je répète les notions vues la veille, présente les divers exercices et m’attarde auprès de chaque élève pour voir ce qu’il en est. Je me rends vite compte que le degré de difficulté était trop élevé et que cela faisait beaucoup de cas pratiques par rapport à une théorie pas vraiment acquise. Forte de mes 15 ans d’expérience en paie et législation sociale, et ayant auparavant formé des clients en entreprise ou des gestionnaires de paie, je ne réalisais pas que ce que je disais était complexe du point de vue d’un étudiant.

 

A nouveau le soir-même, je revois mon cours du lendemain, le modèle pédagogique n’étant pas au point. Je décide de ne présenter que quelques diapositives de théorie, suivies d’un cas pratique fait ensemble, puis d’un cas pratique que les étudiants font seuls. Je continue sur ma démarche de m’attarder auprès de chacun pour voir si le raisonnement est juste ou pour réexpliquer autrement et redonner confiance en certains. Et là, pour la première fois, à l’issue du 3ème cours, je me rends compte que le format fonctionne bien.

 

Il ne manque plus qu’une petite révision des notions vues la veille avec davantage d’interactions. Je décide alors, pour le 4ème cours, de mettre en place des quizz animés.

Et là, alléluia ! Je tiens enfin le format qui fonctionne bien, avec, pour chaque fin de module, un cours entier de 3 heures pour revoir toutes les notions théoriques depuis le début, refaire des cas pratiques et un quizz général. Ainsi les étudiants devraient être prêts pour réussir leur contrôle continu ! L’avenir nous le dira…

 

Pensée à tous les étudiants, à l’équipe pédagogique et encadrante de l’école PPA – Euralille.